Kanéda Bond San 007, est le frère de James, né au pays du soleil levant, il ne pouvait utiliser que la version Nippone du Minox
Je vous présente donc le Yashica Atoron:
Il est très mignon, minuscule, c'est l'appareil de l'espion par excellence dans les films...
Un joli viseur avec cadre collimaté et repère de correction de parallaxe
Ouvrons la petite bestiole, nous y découvrons le film de type Minox, 9,5 mm sur lequel nous allons y mettre des images de format 8x11 mm.
Le film se présente sous forme de cartouche à deux compartiments.
La tirette latérale pour l'avancement du film couplé au réarmement de l'obturateur, il dégage le presse film pendant l'avance pour éviter de rayer le film...
Voici la chambre d'image avec le rocher d'entraînement
Chargeons le film
La cellule sélénium (étymologiquement minerai de la Lune, Sélénée chez les Romains) donne des renseignements ésotériques. En fait c'est la vitesse de l'obturateur qui change, le diaphragme est fixe.
Le compteur de vues, le déclencheur avec sa sécurité.
La remise à zéro du compteur est entièrement... Manuelle.
L'éclairage est assuré par un flash magnésium avec les ampoules AG1 ou AG1B (bleue pour les films couleurs)
En position repliée
Avec sa lampe
On dirait une belle devant son miroir...
Au dos, le levier d'extraction de la lampe (très chaude) et le subtil calculateur de plage d'exposition basée uniquement sur la tolérance du film...
Le même nous dévoilant ses dessous, compartiment de pile.
Prêt à mitrailler:
Le flash monté:
Une particularité, un filtre jaune pour contraster les films en noir et blanc
Sans
Avec
Pour vous donner une idée de l'échelle, à coté d'un film 24x36 bien sûr non compatilble...
Une fois passé l'émerveillement de la découverte de l'objet, passons à la triste réalité:
Film minuscule, traitement obligé par laboratoire ultra spécialisé, tirage main sur agrandisseur Minox, révélateur à bain unique, type Ethol ou ampoule de révélateur grain ultra fin.
Taille maximale du cliché inférieure au 10x15.
Quand nous vendions ce type d'objet, notre patron insistait pour offrir un set de deux films Minox, soit 2x 50 vues.
Et en voiture Simone, le client partait déclencher comme un malade, 100 vues, cool. Une frime d'enfer...
Mais quand il ramenait ses pelloches, le jour du retrait, il fallait prévoir un siège en présentant la douloureuse, le prix du tirage était tellement élevé qu'il dépassait le prix de l'appareil, début de syncope assuré...
Si la Dame accompagnait le Monsieur, c'était la scène de ménage violente.
Bref, le premier développement/tirage se soldait par une demande timide de l'acheteur "Pouvez vous me reprendre mon appareil", Bien sûr à 50% du prix neuf, c'est une occasion !
Revente à 75% du prix initial et c'est reparti comme en 14.
Il est vrai que les résultats étaient quasi nuls, j'aurais bien offert un pot à celui qui m'aurait décrit la tête de l'espion, regardant ses tirages et se demandant s'il avait photographié un sous-marin ou une locomotive à vapeur... Ah! Cinéma, quelles couleuvres tu nous as fait avaler...
Comment, blasé, moi ? Non, je rigole, quoique....