Chambres techniques.

Je vous présente ici deux modèles de Sinar, fabrication Suisse.

Une Sinar Norma 13X18 avec un réducteur 4X5 inch et son obturateur.
C'est le premier modèle elle date du début des années 60.



Une plus récente Sinar P 4X5 qui bascule sur le plan du film alors que sur la Norma on bascule à la base ce qui oblige de refaire la mise au point.



Pour diverses raison de lenteur du processus et coût élevé ces appareils ne sont pratiquement plus utilisés mais on peut les équiper de dos numériques ou comme ici d'un reflex pour profiter des avantages de la bascule et du décentrement.

euh ... à quoi ça servait ?

La bascule et le décentrement servent à faire des corrections de perspectives à la prise de vue ... architecture et photo publicitaire essentiellement ... ces chambres étaient très en vogue chez les pros de l'époque !!!

merci Gillou pour tes lanternes !

Et aussi à avoir des dias grand format (jusqu'au 20X25 cm) pour la photogravure de qualité avant les scans.

Bonne idée que d'adapter le reflex dessus... Qualité du couplage ?

Bonjour,

C'est bô!


Moi je travaillais chez le concurrent LINHOF, toute ma jeunesse...

fhuin a écrit:

Bonne idée que d'adapter le reflex dessus... Qualité du couplage ?

Aucun couplage déjà avec les plan films, il fallait faire le point sur le dépoli, fermer l'obturateur, mettre le bon diaphragme, installer le chassis film, retirer le volet du film, exposer, remettre le volet, retirer le chassis film, le retourner pour la seconde prise de vue et ne pas se planter....

C'est pourtant le cas sur la photo...

jean s a écrit:

Et aussi à avoir des dias grand format (jusqu'au 20X25 cm) pour la photogravure de qualité avant les scans.

Pas des dias, des négatifs...

On pouvait ajouter une boîte à lumière sur cette chambre et la transformer en agrandisseur avec un statif vertical.

Margeur sans cadre avec dépression d'air, adaptation de la dureté du papier avec des trames posées sur le papier et film transparent pour le margeur pneumatique...

Toute une époque.

fhuin a écrit:

C'est pourtant le cas sur la photo...

Quand je regarde l'image, je pense à la focale du cailloux dessus, c'est gigantesque pour un petit capteur...

Bonjour
Je ne faisais pratiquement que des Ektas, rarement du négatif.
La focale est un 240, avec un reflex, on peut mettre un 90 comme plus petite focale, raisonnable avec le 5D

Par qualité du couplage je suppose que tu veux parler du résultat avec les optiques de chambre, il est très bon, juste un rien moins piqué qu'on 100 macro.

Bonsoir,

C'est une réel plaisir que de jouer avec une chambre, je n'ai pas pu conserver ma Super Technika 4,5 ', besoin d'argent... Et plus vraiment l'emploi.

Vous êtes un veinard

des chambres comme ça ont été vendu pour des clopinettes lors de la vente aux encheres du studio de prise de vues de la Camif, l'année derniere, ainsi que des tonnes de matos de studio...le spectacle en valait la peine
le plus grand labo photo d'Europe, 80 gugusses à plein temps aux meilleurs jours, avec horaires de fonctionnaires et cantine de luxe...

fhuin a écrit:

C'est pourtant le cas sur la photo...

Désolé, je crois que couplage a un sens d'automatisme, de transmission d'informations comme dans un reflex moderne entre l'optique et le processeur du boîtier.

Là il ne doit s'agir que d'adaptation entre le plan image et le boîtier.
Peut-être me trompe-je?

Mais Jean S va nous en dire plus...



Une belle galerie d'images Linhof ICI

Rhâ, le rêve !
Juste une petite, une Linhof Baby Technika, ou (plus sage) une Calumet, avec juste un dos 120 pour commencer (pas envie de me faire ch*** à charger des plans-films...) !
Histoire, comme le disait Gillou, de pouvoir profiter de la bascule et du décentrement. (A un coût qui d'ailleurs serait vraisemblablement moindre que celui d'un objo genre PC-Nikkor.)

Il n'y a aucun couplage comme sur un reflex .
Cela ne serait pratiquement pas possible et sans intérêt pour le type de photos réalisées avec ce matériel.

jean s a écrit:

Il n'y a aucun couplage comme sur un reflex .
Cela ne serait pratiquement pas possible et sans intérêt pour le type de photos réalisées avec ce matériel.

Bonjour,

Une anecdote à ce sujet:

Pour un commercial comme moi à l'époque, il était fréquent de prêter un matériel à un photographe, qui en retour achetait l'article avec les revenus de sa prise de vues...

Un jour, je prête une chambre Super Technika avec un dos roll-film, c'est à dire qu'au lieu et place d'un châssis presse avec seulement deux plan films, on pouvait y mettre une bobine de type 120 ou 220 pour faire des 6x9 cm en continu grâce à un levier sur le coté du dos roll-film.

Ce prêt à un photographe qui a décroché une commande pour une prise de vues très spéciale, profitant de la construction d'un très grand centre commercial, un immense terrain rasé disponible et d'une butte de terre spécialement formée avec les engins de chantiers, une société de construction de gros camion demande un cliché d'un camion lancé à grande vitesse , les roues en l'air, en sortie de ce toboggan improvisé...

La place est immense, le camion tout neuf prend son élan, saute, prise de vue etc...
Pour être sûr, (pas d'écran de contrôle au dos d'une chambre des années 70), on recommence, encore et encore...

Après six photos, le camion retombe et casse son essieu...

Le photographe est ravi, il tient une image géniale, il va pouvoir facturer et se faire une renommée...

Hélas, dans le feu de l'action, il a omis de retirer le volet d'obturation du dos roll-film.

Résultat: Un film vierge, un camion cassé, un client qui ne versera pas un kopeck et un photographe de talent qui passe pour un amateur...

Une faute de débutant dans le feu de l'action, il fallait penser à tout, être soigneux et ne pas mélanger les plans-film déjà exposés avec les vierges, fermer l'obturateur avant de mettre le film en place, mettre le diaphragme manuellement, le temps d'exposition etc...

Je ne blâme pas ce photographe, j'ai magnifiquement raté le mariage d'un beau frère avec mon Leica, prendre 42 clichés avec une bobine de 36 poses, vous rend d'un seul coup pétrifé d'inquiétude! Un film mal accroché et resté dans sa cartouche...

Et qui a réussi à passer pour une bille (pour ne pas dire plus), ????

Pourtant la modestie n'était déjà pas mon point fort, je m'en suis pris plein le museau, et il arrive encore qu'une fine allusion me gâche la journée

En numérique la sécurité de pouvoir vérifier immédiatement les images est un très gros avantage, j'ai passé quelques nuits blanches en attendant le développement
Bien avant l'arrivée du numérique j'en rêvais, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'il allait autant bouleverser le marché et faire perdre leur travail à la majorité des photographes.

jean s a écrit:

En numérique la sécurité de pouvoir vérifier immédiatement les images est un très gros avantage, j'ai passé quelques nuits blanches en attendant le développement
Bien avant l'arrivée du numérique j'en rêvais, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'il allait autant bouleverser le marché et faire perdre leur travail à la majorité des photographes.

Quand la roue tourne, elle écrase aussi au passage.

J'ai dirigé ma propre boîte de dépannage Hifi Vidéo, l'arrivée des matériels provenant de chine a sonné le glas de la réparation.

Quand un produit est vendu moins cher que le coût d'une heure de main d'œuvre, il ne reste plus qu'à tirer l'échelle.

J'avais un client, un immense fotographe d'industrie possédant un hangar équipé d'éclairages sophistiqués, il me disait, quand je déclenche, je facture 10 000 francs. Il pouvait photographier des véhicules, voitures de sport etc... Un travail très fin, très difficile...

je l'ai revu il y a juste 15 ans, nous avons regardé ses images dans "Grossbild", il m'a dit que son atelier allait se transformer en banque ou supermarché...

Je travaillais pour la pub et catalogues dans mon propre studio, après 2000 j'ai perdu environ 80 % de mon chiffre d'affaire, juste "sauvé" par la retraite.
Pas de regrets, faut pas regarder derrière soi (sauf quand on marche à reculons !)