Dernier moment, instant, regard avant l'envol + ajout

C'est l'histoire...

D'une rencontre fugace.
Un vendredi d'avril, un midi ensoleillé.
Il était là dans le caniveau, beau mais battant de l'aile, d'un rouge vif mais un cœur cassé.
D'un vague à l'âme, de lame brisée, sautillant tant il pouvait.
Accroupi, deux mains tendues, le saisirent, le blottirent contre le torse.
Un regard échangé, un cœur battant bien vite.
De peur ? de choc ? d'inconnu ?

Quelques centaines de mètres sur un bipède humain, un nouveau point de vue, une nouvelle sensation.
Montée quatre à quatre d'un escalier, étrange ces humains.
Pourquoi ne volent ils pas ? c'est si, si léger, je me sentais si libre.
Si libre avant que cette carcasse métallique me heurte.
Qu'aucun regard ne me fut jeté.

Me voilà bien tiens, dans une cage à humain.
M'enfin celui-ci semble pigeonnien, enfin humain disent ils.

J'ai mal, je ne sens plus mon aile.
Il me regarde, il me caresse, m'enserre.
Je sens qu'il sent, je sens qu'il voit.
Je le regarde, mon bec s'agite, de haut en bas.
Je suffoque, je me sens partir.

Je le regarde..
Salut l'humain.

Ouah....

Pauvre pigeon mais jolie photo.

Merci à vous deux

Waouh, magnifique photo !

Merci Emi

j'adore , et de belle couleurs

Ca fait de la peine de le voir dans cet état, avec l'œil mi-clos en plus, mais très jolie photo !

Merci pour lui

J'ai le coeur serré,mais belle photo et poème

Joli rien à dire ... ça parle

La lecture de ton (beau) poème montre que le trépas d'un oiseau recueilli ne te laisse pas indifférent.
Tu n'as rien ressenti en le photographiant ? Pas de petite gêne ?

Une telle occasion ne s'est jamais présentée à moi; mais je crois que je n'aurais pas la "moelle" d'appuyer sur le déclencheur.
De la sensiblerie peut-être, ou un excès de pudeur ?

@Atl13² : Merci..

@Lavardin : Non pas la moindre gêne, je le fait avec des intentions qui résonnent en moi, alors cela me convient, je suis ok avec mon âme, avec mon Moi, avec mon regard et mon Tout.

Tu peux voir sur la tête du pote pigeon un arc en ciel, c'est celui produit par un gros cristal suspendu à ma fenêtre qui illumine l’intérieur de l'appart d'une myriade d'arcs en ciel, alors je l'ai ainsi habillé, une façon pour moi de signifier que la mort n'est pas triste, mais un début, enfin une suite..

C'est bien plus troublant de sentir son dernier "souffle", de sentir le cœur s'arrêter, de sentir les muscles se relâcher, de voir cette vie te regarder au fond de toi.

Et non cela ne me laisse pas indifférent comme tu l'as si bien remarqué

Une vie est une vie, pas plus, pas moins.

PS : je n'aime pas ce terme "sensiblerie" qui est péjoratif et diminuant pour une émotion que je trouve bien jolie et noble ( jugement de valeur également cela dit), c'est être complet d'éprouver ces émotions, bien que la "société"
du consensuellement correct et admis vise priver de sa virilité un homme capable d'éprouver cette palette d'émotion.
Mais je t'ai bien compris hein c'était juste histoire de ...dire

Hum dans le reflet de sa pupille mon appart, le vélux, les photos accrochées, un meuble..
Je me demande ce que lui a vu au fond de mon âme...

Chacun ses croyances.

En tout cas cela porte à réflexion.